Deux positions qui s’opposent
30 septembre 2020
Depuis l’apparition de la covid-19, j’observe une polarisation de la population.  Un petit groupe de convaincus du bien fondé de leur position est en opposition systématique avec un autre petit groupe, lui aussi convaincu de la légitimité de sa position.  Au centre de tout ça, la très grande majorité de la population, dont moi.  Bien que les dires et que les actions de chacun de ces petits groupes ne fassent pas toujours mon affaire (et ici je pèse mes mots), j’essaye de comprendre les motivations sous-jacentes à leur position.

Tout comportement humain a pour origine une motivation, cette motivation est parfois consciente et parfois inconsciente.  C’est dans l’ADN de l’humain ; l’humain n’agit pas par hasard !!

Prenons le premier petit groupe (A).  Ce dernier est composé de scientifiques, de fonctionnaires et des membres du gouvernement dûment élus.  Le deuxième petit groupe (B) est composé de scientifiques en opposition aux scientifiques du premier groupe et d’une partie de la population qui adhère aux informations véhiculées par certains scientifiques et par ce qui est maintenant appelé : la théorie du complot.  Jusqu’ici rien de nouveau. Vous avez tous bien saisi cet aspect, et vous vous êtes peut-être déjà positionné sur celui qui a raison et conclut invariablement que l’autre groupe a tort.

En cherchant à comprendre les motivations profondes de chacun des groupes, je me suis rendu compte que j’étais d’accord avec les motivations profondes des deux groupes en opposition.  Comprenez-moi bien ; Je ne suis pas d’accord avec les comportements, les mesures et les moyens que j’observe, mais bien en accord avec les fondements motivationnels de chacun.

Comment puis-je être en accord avec deux positions qui s’opposent ?  Il suffit de regarder en arrière et de constater que ces deux groupes ont toujours existé et qu’ils sont responsables d’une vie démocratique.  Il suffit aussi de constater que lorsque qu’un groupe cesse d’être entendu par la majorité de la population nous passons d’une démocratie à un autre régime ; soit une dictature, soit une anarchie.

Pour qu’une société démocratique fonctionne, il faut un équilibre entre les droits et libertés de chaque individu, ainsi que sur leurs devoirs et leurs obligations.  En somme, le groupe A s’est fait le défenseur des devoirs et obligations et le groupe B, le défenseur des droits et libertés.  Comme je le mentionnais précédemment je suis parfaitement en phase avec ce que défend chaque groupe.  Je veux vivre dans une société qui nous donne des droits et des libertés et je suis aussi conscient que cela vient avec des devoirs et obligations comme payer ses impôts, pour avoir accès aux services publics.

En période de pandémie, le groupe A a trouvé légitime d’imposer une nouvelle couche de devoirs et d’obligations à la population.  Distanciation, confinement obligatoire, port du masque etc…  Pour la grande majorité de la population ces directives ont été comprises et appliquées parce qu’entendu avec l’angle exceptionnel d’une pandémie que l’on considère non-permanente.  Le groupe B ne perçoit pas cet angle exceptionnel ni ne considère les mesures demandées comme temporaires.  Ils refusent de céder un iota de droit et de liberté par crainte que l’augmentation des devoirs et obligations collectives s’accentuent et deviennent permanentes.

On est ici dans un débat idéologique théorique.  Ce genre de position idéologique ne donne jamais rien de bon car tous les faits sont déformés par la lorgnette avec laquelle, idéologiquement on regarde la réalité.  Pour preuve, le groupe A et une partie de la population considèrent le groupe B comme des complotistes attardés.  En revanche le groupe B considère le groupe A comme des menteurs manipulés par une machine mondiale obscure qui veut dominer le monde.  Les deux ont tort.

Si le groupe A veut rallier une partie du groupe B à sa cause, cela ne sera assurément pas en augmentant les mesures coercitives, les restrictions, les menaces etc…  Il faut miser sur ce qui est de nature à les rejoindre ; soit leurs droits et libertés.  J’aimerais entendre plus souvent le groupe A mentionner que les mesures de prévention sont TEMPORAIRES et qu’elles servent à revenir à une période où TOUS pourront exercer de nouveau l’ensemble de leurs droits et libertés.  Les gens ont généralement une oreille plus attentive quand ils se sentent interpellés dans leur motivation profonde.

Tout est dans l’art de la communication !  Dire que quelqu’un est beau n’a pas le même impact que d’affirmer : « Il n’est pas laid » !