La peur est un mauvais guide
30 septembre 2020

La pandémie actuelle amène son lot d’incertitude, un climat anxiogène et une dose de peur.  Je ne parle pas ici uniquement de la peur du covid-19 comme maladie.  Je parle des multiples peurs associées aux sphères relationnelles, économiques, sociales, etc…  Les actualités nous envoient des hypothèses de deuxième vague, de ralentissement économique, de fermetures d’entreprises, bref plusieurs difficultés sont encore à prévoir avec leurs problématiques qui nous font craindre l’avenir… ça ne va peut-être pas si bien aller pensent plusieurs.

Quand notre attention est dirigée vers les problèmes qu’on souhaite éviter, notre discours intérieur prend la forme de ce qu’on ne veut pas qui arrive:
Je ne veux pas : perdre mon emploi ;
Je ne veux pas : ne plus côtoyer quotidiennement mes collègues de travail ;
Je ne veux pas : avoir des problèmes d’argent ;
Je ne veux pas : que mes enfants deviennent dingues… etc.

Nous tentons d’imaginer ce qu’on souhaite éviter à tout prix.  Le problème dans cette posture de pensée c’est qu’on oublie un élément fondamental du cerveau humain.  Le cerveau humain ne comprend pas la négation, c’est une construction du langage, une façon de parler qui est incompatible avec le fonctionnement de l’imagination.  Je vous donne un exemple concret ; en ce moment, alors que vous lisez ce texte, si je vous demande de ne pas imaginer un éléphant rose qui danse, je vous interdis d’imaginer ce même éléphant avec des talons hauts rouges et un tutu… Que se passe-t-il !?

En principe vous l’avez tous imaginé !!

Compte-tenu de ce fait, il est important de reconnaître nos formulations négatives et de les transformer en formulations positives pour « aider » le cerveau à avoir une image claire de ce qui est désiré.  Ainsi, au lieu de dire aux enfants de ne pas courir, on leurs dit de marcher !  Au lieu de dire ne va pas au bord du lac, on dira va sur le terrain de volleyball qui est justement éloigné du lac !  Cette transformation du discours permet de focusser sur ce qu’on veut plutôt que sur ce que l’on ne veut pas et permet d’imaginer des solutions à la place du problème à éviter.

La peur est un mauvais guide car elle dirige l’attention vers le problème.  La prise de conscience de ce que nous voulons éviter est certainement une bonne idée, par contre savoir le formuler en misant sur la solution escomptée favorise un image mentale porteuse pour votre cerveau.  Si vous pouvez imaginer la solution, vous aidez votre cerveau à se mobiliser pour trouver des actions concrètes à mettre de l’avant.  Ce faisant vous devenez acteur au lieu de demeurer passivement spectateur dans une position sans issu pour votre cerveau.

En terme clair, au lieu de dire je ne veux pas avoir de problèmes financiers à cause de la covid-19, vous devez apprendre à dire, je veux conserver une bonne situation financière, malgré les aléas de la pandémie.  Conscient de votre position, vous pourrez alors mettre en action tout ce qui permettra la réalisation de cet objectif.  Donc je peux décider d’économiser dès maintenant, je peux décider d’augmenter mes revenus avec un emploi d’appoint, je peux décider de reporter certains achats non essentiels ou moins urgents, etc…

Apprendre à imaginer et à verbaliser positivement ce que l’on veut est beaucoup plus porteur qu’imaginer ce que l’on ne veut pas.
Alors jusqu’à présent, de quoi aviez-vous peur ?  Sur quels problèmes à éviter portiez-vous votre attention ?

Maintenant…

Que souhaitez-vous qu’il arrive ?  Comment pourriez-vous formuler positivement vos envies au lieu d’exprimer vos craintes.  Quelles actions concrètes pouvez-vous personnellement mettre de l’avant pour que cela se produise ?

Vous sentez-vous plus en contrôle dans une position qui mène à l’action et moins anxieux et accablés des craintes légitimes que vous aviez ?

Comme le disait Einstein : ‘’ Les problèmes importants que nous éprouvons ne peuvent se solutionner sur le plan de la pensée où nous les avons créés.’’

Voilà donc pourquoi on doit changer de « cerveau » et passer du cerveau gauche (celui qui se concentre sur les problèmes) au cerveau droit (celui qui se concentre sur les solutions).  Cet exercice ne changera rien à la situation extérieure actuelle.  Par contre, votre positionnement positif vous permettra de mettre en actions concrètes vos souhaits face à la situation actuelle.